Tour du Massif du Beaufortain

Après le Tour du Mont-Blanc en 2017, et histoire de se chauffer avant la traversée des ALPES Françaises, de Saint-Gingolph à Nice via les sentiers, quoi de mieux pour tester le matériel et les hommes que de faire un bon gros weekend de bike en mode bivouac autour du massif du Beaufortain !


Tour du massif du Beaufortain, enduro et bivouac

Depuis quelques mois avec Philippe, on prépare la traversée des ALPES Françaises, de Saint Gingolph à Nice via les sentiers. Ce sera début septembre…. Du coup quoi de mieux pour tester le matériel et les hommes que de faire un bon gros weekend de bike 'le Tour du massif du Beaufortain' en mode bivouac !
Récit et image de ce TRIP qui restera dans mon TOP Five des choses à faire en Bike !!


1er jour: 6km, 829 D+

Le départ du tour est à QUEIGE, petit village à l’entrée du massif. Arrivée au parking à 19h30, perso je suis pas en pleine forme, j’ai forcé sur les bonnes choses la veille au soir et avec une journée de boulot en plus ça n’a rien arrangé ! Tant pis on y va ! On charge les vélos, on check les affaires et on se met en route.


L’objectif est d’atteindre l’abri de la Croix de Varzéron. Ça commence direct par du portage…. Dur dur mais finalement on accroche un sentier plus cool sur la fin. On passe devant un chalet où un groupe de personnes s’apprête à passer le weekend mais surtout faire la BRINGUE…. On boit un coup avec eux et on se remet en route! On évolue à 1500 m donc encore en forêt, pas trop de vue mais c’est sympa. 21h30 arrivée à la cabane, on se fait un repas chaud… poulet/semoule !! un délice ! et on se met au lit… L’abri est simple mais suffisant pour y passer une nuit ! il y a même une source pour faire le plein d’eau! Bonne nuit !


2ème jour: 44 km, 2500 D+



Réveil vers 6h30, 1ère nuit sur mon nouveau matelas ultra light, ce n’est pas mal! Je valide aussi le duvet! Le temps de remballer le tout, on avale un café et on se met en route à 7h30. On commence par du 4*4 entrecoupé de singles, ça monte, ça descend… On commence à s’habituer au surpoids fixé sur le guidon…. Le smile est là, le soleil aussi, tout va bien ! On passe le refuge du Lachat vers 9h. On décide de passer par le Col des Saisies au lieu de suivre notre itinéraire prévu, ça permet de m’acheter des gants car ils sont restés dans la voiture…. On en profite pour boire un café et acheter un sandwich !


On rejoint notre itinéraire prévu via le col de la Lézette, route 4*4, RAS...on avance ! On évolue dans un décor particulier, il y a des installations de ski, et des gros chemins...Et au fond le mont Blanc. Première pose mécanique, Philippe à la valve qui fuit, on décide de mettre une chambre et ça repart tranquillement jusqu’au refuge de la croix de Pierre pour ensuite rejoindre le col de Véry ! On aborde une superbe traverse entrecoupée de coups de cul...On est bien, on fait des photos… Le soleil est encore là.


Arrive la première vraie difficulté du jour, un portage de 200 D+ droit dans la montagne, c’est dur mais on avance! On finit par arriver au Col du Joly et sa cabane à touristes! Déjà 1000 de D+ et 28 km. On en profite pour boire un coca et on se remet en route vers le col de la Fenêtre ! Il y a une traverse jusqu’au pied du col, on pensait que ça passait mais non, on passe plus de temps à côté du vélo ou avec le vélo sur le dos. Ce col est aérien et hostile, le ciel s’assombrit...mauvais présage ?


En regardant de l’autre côté du col, on s’aperçoit que la descente ressemble un joyeux bordel, un pierrier casse gueule ! On ne peut pas gagner à tous les coups ! On file donc en direction de notre second gros col du jour, le col du bonhomme avec en prime la pluie ! un vrai délice ! On hésite à redescendre plus bas au refuge de Balmes pour s’abriter, finalement on poursuit, et on aura raison la pluie va cesser au bout d’une demi-heure. La monté du col de bonhomme est dure, vraiment dure, tu portes et tu portes…. Avec en prime un superbe névé à traverser. On arrive finalement en haut après 1h30 de portage… on a besoin de manger et de se reposer. On cumule maintenant nos 2000 de D+, ça pique !


On file ensuite vers le col de la croix du Bonhomme, il y a beaucoup de marcheurs car nous sommes sur l’itinéraire du Tour de Mont-Blanc, que l'on avait effectuée en bike et bivouac l’année passée! C’est un sentier casse pattes qui ne permet pas de pédaler. Enfin après une bonne heure nous arrivons au col ! Le temps est gris nos organismes fatigués. On s’octroie une pause 'tisane et gâteau' au refuge de la croix du Bonhomme. Notre objectif de la journée n’est pas atteint, il nous reste à gravir la crête des Gittes et filer vers Plan de la Lai. Le temps est gris, Philippe a un coup de mou, on prend le temps, on discute et finalement on décide ensemble d’y retourner. La cohésion est importante dans un groupe et encore plus lorsque nous sommes 2, il faut savoir la préserver. La chance est avec nous, le soleil a décidé de revenir...on pousse pour arriver en haut de la crête, et on entame cette descente qui me faisait rêver depuis longtemps ! La vue est splendide, le trail au top, le smile est là ! C’est ça le vélo de montagne! Perchés à 2500m avec un panorama à 360°. On enchaîne avec le col de la Sauce puis la descente vers le Plan de La Lai…du trail, du plaisir, personne pour nous freiner…presque 1000 de D- ! Il est 18h, la journée est finie.


On commence par boire une bière dans un gite, qui d’ailleurs attira notre attention car entièrement rénové avec goût et repris en gérance par une équipe de copains ! Si vous passez par-là, n’hésitez pas à vous arrêter. On leur demande si on peut se poser dans un coin pour dormir, aucun problème. Finalement le ciel se charge vite et on doit changer un peu nos plans, n’ayant pas pris de tente, juste un TARP, on se dirige vers le refuge du plan de La Lai situé 100m plus loin. Bonne nouvelle il y a de la place, et en prime on sera logé dans une Yourte! 20 minutes plus tard, c’est un déluge qui s’abat sur nous ! Orages, éclairs etc…. Heureusement on est à l’abri ! On se fait à manger et on file se coucher avec des images plein la tête ! Cette journée a été dure mais nous y sommes arrivés, nous sommes ravis d’être la !


3ème jour: 48km, 2715 D+

Réveil 6h00, nous avons demandé à avoir un petit déjeuner à 6h30, la journée est longue et la météo est incertaine pour la fin de journée. Départ 7h15 avec un pic-nic fait par la tenancière ! Qui d’ailleurs, comme son mari, est très sympa. Ils viennent de reprendre le refuge et essaient de le tenir au mieux.


On commence donc à pédaler en direction du col du Coin. Il y a pas mal de montagnes russes à franchir pour y arriver, on enchaine montées de 200 D+ avec des descentes trop bonnes. On est seuls et ça roule vite ! J’en profite pour me mettre par terre...ça s’est fait! Rien de cassé on continue notre route. On rejoint le col du Coin via une route 4*4, ambiance mystique, sauvage, la Pierra Menta comme voisine avec un ciel qui se couvre de plus en plus. On finit les 150 derniers mètres de D+ vélo sur le dos, super raide ! Nous voilà au col du Coin ! déjà 1000 de D+ ! il est 10h du matin. On y croise un groupe de randonneurs arrivant par l’autre sens, ils sont un peu ahuris de nous voir ici. Ils en profitent pour faire une vidéo de notre descente ! Attention ce n’est pas le moment de tomber !


On file ensuite direction le refuge de la Coire pour boire une tisane bien chaude et accessoirement tenter une réparation de fortune de mes chaussures. On enchaîne par une descente de presque 1000 de D- vers le lac de de Saint Guérin. Le trail est juste énorme, c’est du pur plaisir. On arrive au lac, superbe lac artificiel, une passerelle pour se rendre de l’autre côté et on entame la remontée vers le refuge de l’Alpage !


500 D+ en portage ! Philou s’en va en tête… je peine un peu, j’ai les jambes lourdes. Je fais une pause 'sandwich'. Philou m’attend quelques mètres plus tard, on finira ensemble. Anecdote de la montée, on croise un paysan à qui nous disons là où nous allons, il nous regarde un peu inquiet en nous énumérant toute les difficultés à venir. La liste est longue...on se regarde un peu perplexe, j’espère qu’on n’a pas surestimé nos forces! Arrivés au refuge de l’alpage, on s’octroie une vraie pose repas, on commande une polenta au Beaufort, coca, café... C’est la fête ! 45 mn de pause, ça fait du bien, et en prime un ciel qui se découvre avec un soleil qui nous chauffe le visage.


Regonflés à bloc on enchaîne ensuite une traverse...qui n’en est pas une! Ca ne roule pas, on porte à la montée, à la descente…. Mais la beauté des paysages ne nous fait pas regretter ce passage ! C’est finalement presque 2 heures qu’il nous faudra pour rejoindre le refuge des Arolles. On fait le plein d’eau, avec en bonus un sirop de menthe, la tête des tenanciers en dit long sur ce qu’il nous reste à parcourir ! Allez on ne traine pas, ce n’est pas fini ! On décide de monter droit dans la pente via une piste de ski pour s’éviter une remontée. Dur mais au moins on bouffe du D+. On passe le col de la Bâthie facilement. S’ouvre ensuite une belle vallée, on peut voir Albertville, la chartreuse et la Vanoise…. La vue est époustouflante ! On descend en direction de cette vallée, le temps de jeter un oeil sur l’itinéraire pour se rendre compte de la montée qui va suivre, la montée au col des lacs. Ça va piquer, 500 de D+ en portage intégral !


Super hard ! Sous le soleil, crevé, on traine…. On ne croise personne ! On arrive finalement en haut du col et on en oublie la fatigue car c’est magnifique ! Un cirque s’ouvre à nous et on peut voir le single qui s’en va vers l’autre côté ! Il y a même un sentiment de « peur » tellement c’est impressionnant ! Il y a du gaz, et on devoir faire très attention ! On commence même à côté du vélo (avec la fatigue, on ne va pas faire les champions du monde). Il y a une certaine tension, le ciel se couvre, la fatigue est là et nous nous sentons bien seuls !


Nous passons devant une bergerie, et nous commençons ce qui sera notre dernière montée de ce trip, 20 min de poussage pour basculer sur la vallée voisine. Nous sommes face à Roche Pourrie, sommet qui s’autodétruit au fur et à mesure du temps! Il ne reste plus qu’à descendre vers QEUIGE ! La fin est proche ! 1500 de D- pour clôturer ce beau trip ! le début est technique mais ça roule, ensuite on rentre dans la forêt et on ouvre les sentiers à vitesse MAX ! C’est long, long…. Que c’est bon !

On finit notre trip dans le petit Bar du village à regarder les 10 dernières minutes de la Coupe du Monde, on est rôti, 11h sur vélo ! Les gens nous accueillent chaleureusement et nous buvons une bonne bière !! La pluie se met à tomber à ce moment-là, timing parfait ! Coup double je m’assoie à côté de l’un des fondateurs de l’association « les Grosses Pédales », association qui développe le vélo dans la vallée. Il nous proposera de nous déposer à a la voiture garée 3 km plus loin. Merci Hugo !

Ce trip n’a pas été facile, mais nous avons été récompensés par les paysages et les trails ! Pas eu de casse mécanique, ni de chutes graves ! Le matériel, matelas et duvet sont top, le réchaud aussi. Nous n’avons pas testé le TARP, mais je ne sais pas encore si nous ne prendrons pas une tente pour le trip de septembre. Reste la question de la nourriture, ça prend de la place mais c’est indispensable ! Il faut qu’on creuse le sujet !


Le matos

Les vélos

Mon vélo : Je roule normalement sur nos fidèles Giant Reign, mais pour ce trip je me rabats sur mon Transition Smuggler 2016 – 29’ / 130-115 mn de débattement, transmission mono 10/42 plateau de 32 (un plateau de 30 serait mieux), plus adapté pour ce genre de trip. ()
Le vélo de Philou : Commencal V4.2 2017 / 27.5’ / 170-160mm de Débattement, transmission eagle avec plateau de 30, top !

Le duvet et le matelas sont fixés sur le guidon via une sangle. Ça tient très bien et on s’habitue très vite (le tout fait 1kg). Duvet marmot limite -5°C hyper compact et matelas exped gonflable light.

Sacoche de cadre -> pour ma part j’en ai acheté une chez Décathlon, sacoche peu esthétique mais qui fait le job, et pour 15 euros vous auriez tort de vous en priver. J’y mets de la nourriture, GOPro, téléphone, gants…
Sacoche de selle -> toujours chez Décathlon pour 5 euros, j’y mets tout le matériel nécessaire pour réparer excepté la pompe et une chambre à air que je viens fixer sur le cadre avec un scratch.

Après je prends le minimum: une polaire, une goretex, un T-shirt, un bonnet et mes habits de vélo que j’ai sur moi. La bouffe prend de la place et si vous buvez beaucoup, prévoir de l’eau donc de la place. Perso je roule avec un bidon de 750 ml, et avec les refuges un peu partout je me n’en sors pas mal…. Au pire tu bois dans les torrents même si ce n’est pas conseillé.

Au niveau guidage on s’est appuyé sur un Garmin edge 820 ainsi que les téléphones, aucune carte papier. On n’a pas mal géré car il restait de la batterie dans le GPS et dans les téléphones en arrivant.

Les liens



J’espère que vous avez apprécié ce récit, si l’envie vous vient, je ne peux que vous conseiller de partir, il faut aimer en baver mais vous serez à coup sûr récompensé !

A bientôt sur les trails !!!

Commentaires

  • Cricri

    24 juillet 2018, 22h28
    Impressionnant!! Je ne sais pas où vous allez chercher toute cette énergie que je vous envie !! C'est tout simplement magnifique,, chapeau !!
  • Séverin

    02 août 2018, 20h22
    Magnifique récit, merci Guillaume!
    Je comprends maintenant pourquoi Philippe est aussi entraîné!

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